Nouvel album d'Ariane Moffatt: créer...«contre vents et marées»

PHOTO JOCELYN MICHEL, LECONSULAT.CA

Écrit par : Martin Ayotte

Fermeture prolongée des salles de spectacles, couvre-feu, confinement... C’est bien connu, la pandémie – et ses effets – a mis des bâtons dans les roues des artistes. Ariane Moffatt l’avoue, elle a été « étourdie » par la première vague. Mais elle s’est relevée. Et les deux pieds bien ancrés au sol, elle s’est remise au travail. Moins d’un an après avoir lancé le projet pop fédérateur SOMMM, elle rapplique aujourd’hui avec Incarnat, un nouvel album sous le signe de la douceur.

Quelques minutes, voire quelques secondes, suffisent à confirmer ce que laissaient présager les extraits Espoir, puis Beauté, lancés en préambule : Ariane Moffatt change de cap avec cette nouvelle offre – la septième de sa carrière – lancée hier.


Exit les sonorités pop et électroniques ayant fait son renom. La chanteuse opte ici pour une douceur et une vulnérabilité presque insoupçonnées, mais surtout enveloppantes. Rassurantes. Réconfortantes, même.

Il serait donc facile de présumer qu’Incarnat est la réaction viscérale d’Ariane Moffatt au marasme de la pandémie mondiale, à l’angoisse collective et à ce sentiment d’incertitude qui paralysent plusieurs d’entre nous.


Au bout du fil, la chanteuse acquiesce. Mais elle s’empresse également d’apporter une précision aussi importante que surprenante : la genèse de ce nouvel album remonte à l’automne 2019... soit quelques mois avant que la COVID-19 paralyse le monde entier, incluant le Québec.

La chanteuse aurait-elle été devin, anticipant les événements à venir ?

L’hypothèse l’amuse, lui soutirant un de ses ricanements si caractéristiques.


« C’est vrai que c’est fou de penser que tout ça a été écrit avant l’arrivée du chaos », atteste finalement Ariane Moffatt, le ton plus sérieux.

« Mais finalement, je n’ai pas créé pendant le chaos ; ça a dû être tellement difficile pour ceux qui l’ont fait ! On est tous tellement à vif, tellement pas groundés. Par contre, préparer la sortie de cet album-là, m’a rappelé qu’il faut continuer à faire ce qu’on fait de mieux, soit créer, même contre vents et marées », poursuit celle qui enseigne la création musicale aux jeunes talents de Star Académie par les temps qui courent.


Yin et yang

C’est en effet en marge du projet SOMMM (duo qu’elle forme avec Étienne Dupuis-Cloutier) qu’Incarnat a commencé, tranquillement, à prendre forme. D’un côté, Ariane Moffatt et son complice livraient de la pop franche, ensoleillée et assumée. En même temps, à l’ombre des projecteurs, fleurissait une force tranquille, introspective et paisible qui allait devenir cette nouvelle offre solo de la chanteuse.

Le yin et le yang, parties essentielles et intégrantes d’un équilibre créatif harmonieux.

« Quand je travaille sur de la pop plus légère, plus festive, il m’arrive d’avoir cette soif de profondeur. Alors pendant qu’on préparait le projet rassembleur, fédérateur qu’est SOMMM, j’avais un autre côté de moi, plus intimiste, qui avait aussi besoin de s’expri-mer. Je pensais écrire quelques chansons piano et voix, mais finalement, la porte s’est ouverte sur Incarnat », explique-t-elle.

Certes, cette porte vers un monde nouveau était ouverte, elle a toutefois été refermée par la pandémie. Le projet SOMMM a été mis de l’avant, les pièces d’Incarnat restant quant à elles « bien au chaud », comme le dit si bien Ariane Moffatt. Pas question d’y toucher « en plein chaos », se souvient‐elle.

Lueur d’espoir

Vint ensuite l’automne, avec sa dose d’espoir (une « puff d’air », dans ses mots) inspirant la chanteuse à entrer en studio pour, enfin, donner vie à Incarnat.

Certes, les textes étaient écrits, les mélodies esquissées. Mais la COVID-19 est tout de même venue teinter airs et paroles de ce nouvel opus. Tout ça, bien subtilement, toutefois. Un exemple ? La pièce Nature, dans sa forme actuelle, évoque désormais l’ambiance pandémique et l’angoisse sociale qui l’accompagne. Un chœur d’adolescents s’est également invité pour la clore, faisant un clin d’œil à cette frange de la société durement touchée.


« Est-ce que j’avais envie de parler de confinement dans mes chansons ? Non, pas du tout. Je voulais garder une certaine distance avec tout ça et m’assurer que l’album demeure intemporel », souligne-t-elle. ​

L’album Incarnat est présentement sur le marché.

CRI DU CŒUR POUR LA CULTURE

 
Ariane Moffatt a choisi d’utiliser sa pièce Beauté, lancée le mois dernier, pour lever son chapeau à la résilience des artistes en climat de pandémie. Car même si elle se considère comme « privilégiée », la chanteuse sait très bien que la situation est beaucoup moins rose pour plusieurs.

« Je ne dis pas que ça a été la fête pour moi dans la dernière année, mais je n’ai pas été trop dans la déprime. Je fais partie des gens qui ont la chance de travailler, je n’ai pas dû arrêter de faire ce que j’aime le plus au monde. C’est évident, par contre, que je suis fragilisée par ce que le monde vit, ce que mon métier subit », confie-t-elle.

Un récent sondage, dévoilé plus tôt ce mois-ci, fait d’ailleurs état des conséquences dévastatrices de la pandémie sur le milieu culturel. Évidemment, il y a les pertes d’emploi, massives. Mais il y a aussi la détresse psychologique, les dépressions majeures et les idées suicidaires recensées chez les membres d’associations professionnelles telles que l’Union des artistes.

« On ne peut pas rester indifférents à tout ça. De penser que des collègues aient à changer de travail, que leur santé mentale soit affectée... C’est triste. Ça n’a pas de bon sens », se désole Ariane Moffatt.


Pointe d’espoir

La chanteuse demeure lucide, consciente que la situation ne se résor-bera pas instantanément, ni même rapidement. Mais une lueur d’espoir se pointe à l’horizon avec la réouverture des salles de spectacles, même en zones rouges.

Elle compte elle-même profiter de ces assouplissements à l’occasion d’une nouvelle tournée. Les fans devront toutefois patienter encore quelques mois ; outre quelques dates cet été, Ariane Moffatt ne prévoit prendre la route qu’à l’automne prochain pour étaler l’univers musical d’Incarnat sur scène.

Pour ce faire, elle pourra compter sur l’aide de Philippe Cyr à la mise en scène, bien connu pour son travail sur J’aime Hydro. Et qui sait, leur collaboration outrepassera peut-être même les confins de la scène...

« On a un projet de court métrage qui viendrait accompagner Incarnat, quelque chose qui serait à mi-chemin entre la performance musicale et le monde du cinéma », avance-t-elle, avare de détails.

« On nous a demandé de nous réinventer. C’est ce qu’on fait », conclut-elle. 

 

 

 

Source : Journal de Montréal │ Bruno Lapointe




Dernière mise-à-jour de l'article : Samedi 27 mars 2021 à 13:47:41

Écrit par : Martin Ayotte



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