Accusé d'inceste, il joue avec le système

PHOTO NICOLAS SAILLANT

Écrit par : Martin Ayotte

Près de six ans après le dépôt de sa plainte, une femme qui a été victime d’inceste doit encore attendre avant de passer à autre chose, alors que l’accusé se cherche un cinquième avocat en vue de renier la reconnaissance de culpabilité qu’il avait pourtant signée en décembre dernier. 

«J’ai juste envie que ça soit terminé, mais, chaque fois, c’est remis», déplore Valérie Morin, la fille de l’accusé. Cette dernière a fait lever l’ordonnance de non-publication de son identité afin de raconter son histoire et peut-être donner à d’autres le courage de faire comme elle. 


Cependant, depuis qu’elle a porté plainte contre son père en mai 2015, ce dernier ne fait qu’étirer les procédures. Alors que Valérie devait témoigner devant le juge des sévices qu’elle a subis, François Racine a remercié son avocat en annonçant qu’il souhaitait revenir sur sa reconnaissance de culpabilité, écrite et signée il y a quelques semaines. 

Valérie, à l'âge de 14 ans, avait retrouvé son père absent à l’adolescence et réalisé «son rêve» de vivre avec lui. Sauf que l’inceste a débuté dès son arrivée chez lui et a duré jusqu’à ce que Valérie mette «son pied à terre» à 18 ans. 

«Désolant»

La procureure de la Couronne Sonia Lapointe n’a pas caché sa déception devant le retournement de situation orchestré par Racine. Elle a dit trouver «désolante» la nouvelle position de l’accusé, qui donne à la victime l’impression «qu’il joue encore avec le système de justice». 

Le juge Jean R. Beaulieu a lui aussi réagi lorsque l’accusé a parlé de «malentendu». «C’est tout un malentendu. Vous avez reconnu les faits par écrit», a lâché le juge tout en prônant la prudence et en acceptant de laisser à l’accusé le temps de trouver un nouvel avocat pour la prochaine date. 

Démarche utile


Valérie Morin n’a pas vécu ce nouveau report sans émotion. Elle est sortie de la salle quelques minutes après avoir entendu que son père voulait revenir sur sa reconnaissance de culpabilité. La femme de 35 ans demeure néanmoins convaincue de l’importance de dénoncer. 

«L’inceste, ça brise ton âme, ça fait en sorte qu’avoir des relations sexuelles saines, c’est difficile. Mon éducation sexuelle a été faite par mon père quand j’étais enfant», raconte-t-elle. 

C’est pour cette raison qu’elle a voulu s’adresser aux médias à visage découvert. «J’espère qu’il y a des femmes et des hommes qui vont trouver ça inspirant et vont trouver le courage de dénoncer et changer le cours de leur vie», dit-elle. 

D’ailleurs, même si elle est favorable au mouvement #meetooInceste, qui a lieu surtout en France actuellement, elle croit qu’il est préférable que les victimes se rendent dans les postes de police pour dénoncer. «Malheureusement, on ne peut pas se faire justice soi-même», conclut-elle.

 

 

Source : Journal de Montréal │ Nicolas Saillant




Dernière mise-à-jour de l'article : Jeudi 18 février 2021 à 14:12:33

Écrit par : Martin Ayotte



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