Enquête sur la mort de Joyce Echaquan : la coroner critiquée pour son approche

RADIO-CANADA / IVANOH DEMERS

Écrit par : Martin Ayotte

Critiquée pour avoir outrepassé les limites de son mandat en faisant preuve de partialité, la coroner Géhane Kamel, qui préside les audiences publiques de l’enquête sur le décès de Joyce Echaquan, fera une mise au point mardi.

Depuis le début des audiences, le 13 mai dernier, certains commentaires qu'a adressés la coroner aux témoins n'ont pas manqué de surprendre juristes et chroniqueurs, qui ont reproché à Me Kamel de manquer à son devoir de réserve.

Lundi, visiblement agacée après que des infirmières et des médecins eurent nié avoir entendu des propos désobligeants à l'égard des patients autochtones à l'hôpital de Joliette, où Mme Echaquan a passé ses derniers jours, la coroner a répondu : Je ne crois pas ça.

Un peu plus tard dans la semaine, l'infirmière congédiée du Centre hospitalier de Lanaudière après avoir tenu des propos racistes à l'endroit de Joyce Echaquan était à son tour appelée à la barre. Elle a soutenu avoir agi sous la pression de la charge de travail et des heures supplémentaires qui pèsent sur les épaules du personnel soignant.

Sa réaction envers Mme Echaquan, a-t-elle expliqué en substance, n'avait rien à voir avec le fait que la patiente était Atikamekw.

Une explication qu'a rejetée la Me Géhane Kamel. Il y a une chose que je ne tolère pas, par ailleurs. C'est qu'on me sorte le fait que des gens soient débordés alors qu'il y a une situation critique qui se passe devant eux, a-t-elle répondu avec impatience.

À la préposée aux bénéficiaires qui a évoqué la bienveillance pour justifier ses propos déplacés envers Joyce Echaquan, la coroner a été tout aussi tranchante. Ce n’est pas crédible, quand on entend la vidéo plus tard, c’est tout sauf de la bienveillance, lui a-t-elle lancé.

Une obligation d'impartialité
Le président-directeur général du Conseil pour la protection des malades, Me Paul G. Brunet, est au nombre de ceux qui ont été surpris par les commentaires de la coroner.

Il s'agit de gestes qui, en apparence, auraient pu paraître partiaux, a-t-il soulevé sur le plateau de 24|60.

En vertu de la Loi sur la recherche des causes et des circonstances des décès, tout coroner appelé à présider des audiences publiques doit agir de manière équitable, a-t-il souligné, ce qui comprend l’obligation d’être impartial envers tout le monde, toutes les parties impliquées, y compris les témoins.

Face aux remarques lancées par la coroner, Me Brunet a dit avoir des réserves comme juriste.

Je suis surpris qu’on en soit à ce type de commentaires avant même qu’un rapport soit établi, a-t-il déclaré alors qu'on ignore les causes du décès de Mme Echaquan.

Dans les rapports, a-t-il poursuivi, on a vu des coroners se pencher sur la crédibilité de certains témoins entendus, mais qu’ils y aillent de commentaires viva voce durant l’enquête, c’est assez surprenant.

<<S’il y avait des avocats qui représentaient ces témoins-là, je suis convaincu qu’on n’aurait pas laissé la coroner aller aussi loin qu’elle s’est permis d’aller.
Une citation de :Me Paul G. Brunet, président-directeur général du Conseil pour la protection des malades>>


Me Brunet – qui doit participer aux audiences que présidera Me Kamel sur les décès survenus dans des CHSLD pendant la pandémie – s'est aussi étonné de constater que les employés de l'hôpital de Joliette ne soient pas représentés par des avocats de leur syndicat.

La coroner en chef réitère sa confiance
Vendredi soir, la coroner en chef du Québec, Pascale Descary, a pris acte des réactions suscitées par le style de Géhane Kamel, qui doit mener ses audiences jusqu'au 2 juin prochain, au palais de justice de Trois-Rivières.

La coroner en chef a réaffirmé sa pleine confiance en Me Kamel. Cette dernière a pour mandat de faire la lumière sur les circonstances ayant mené au décès de Joyce Echaquan, une femme de 37 ans originaire de la communauté atikamekw de Manawan.

La coroner doit aussi se pencher sur le comportement des employés de l'hôpital de Joliette à l'égard des patients autochtones.

Joyce Echaquan est morte au Centre hospitalier de Lanaudière le 28 septembre dernier, peu de temps après s'être filmée de son lit d'hôpital. Dans la vidéo, qui a été diffusée en direct sur sa page Facebook, on perçoit les voix de deux employées qui la dénigrent et l'insultent.

Depuis, l'infirmière et la préposée aux bénéficiaires entendues dans la vidéo ont été renvoyées.

 

 

 

Source : Radio-Canada




Dernière mise-à-jour de l'article : Samedi 22 mai 2021 à 12:07:58

Écrit par : Martin Ayotte



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