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Chuck Norris dans une manif : plaidoyer pour la neutralité de la police

RADIO-CANADA / TIRÉE D'UNE VIDÉO DE MARIO JEAN/MADOC

Écrit par : Martin Ayotte

Les policiers se doivent d'être neutres et d'inspirer la confiance du public, quelles que soient les opinions politiques des personnes avec qui ils interagissent. Afficher une image de l'acteur Chuck Norris armé jusqu'aux dents sur un véhicule policier, en pleine manifestation anti-G7, envoie le message contraire.

C'est ce que plaide le professeur d'université Francis Dupuis-Déri, dont la plainte en déontologie policière a été entendue cette semaine, plus de deux ans après son dépôt et près de trois ans après les gestes reprochés.

Les faits remontent au printemps 2018. Le Québec s'apprête alors à recevoir les leaders mondiaux des pays du G7, y compris l'ex-président américain Donald Trump. Dans les rues de Québec, des citoyens et des commerçants s'inquiètent d'éventuels soulèvements populaires. La sécurité est à son maximum.

En effet, pendant que les politiciens apparaîtront sur des images bucoliques de Charlevoix, au Manoir Richelieu, des militants promettent de se faire entendre au cours de rassemblements anti-G7. Les manifestants n'ont que faire de la zone de libre expression clôturée de La Malbaie. C'est à Québec que la résistance a rendez-vous.

Au premier jour du sommet, le 8 juin, Francis Dupuis-Déri, professeur à l'Université du Québec à Montréal, dont le champ d'études inclut la répression policière, participe aux manifestations. Vers 16 h 40, il marche sur un trottoir avec une dizaine de personnes. Un fourgon s'arrête alors près du groupe et des policiers en émergent pour procéder à l'arrestation d'un camarade de M. Dupuis-Déri.

La personne arrêtée avait pris part à une manifestation déclarée illégale, plus tôt dans la journée.

« Pourquoi Chuck Norris avec des guns? »
C'est à ce moment que M. Dupuis-Déri aperçoit une affiche de Chuck Norris, deux mitraillettes en main, collée sur la face extérieure du fourgon dans lequel est conduit le manifestant arrêté.

C'est pourquoi, la photo de Chuck Norris avec des guns? demande Francis Dupuis-Déri, qui n'aura pas de réponse des agents, lesquels remontent rapidement dans le fourgon avant de reprendre la route.

L'image utilisée est tirée des photos promotionnelles du film Invasion U.S.A., paru en 1985, dans lequel l'acteur Chuck Norris incarne Matt Hunter, un agent de la CIA à la retraite. Dans ce long métrage, le personnage joué par Norris abat avec violence des insurgés communistes.

Ça me semblait fait pour instaurer la peur.Une citation de :Francis Dupuis-Déri

 

Selon le plaignant, cette image relève de l'intimidation. L'affiche était faite pour être vue du public. Pour moi, c'était à la fois agressant et menaçant. [...] Ça donnait l'impression que ce véhicule-là était à la chasse des manifestants, soutient Francis Dupuis-Déri en entrevue à Radio-Canada.

Selon lui, même dans un autre contexte que le G7 ou une manifestation, il aurait été inacceptable d'afficher une telle image sur un véhicule de la police. Je pense que, si on voyait une autopatrouille avec une affiche comme celle-là dans les rues de Québec, ça poserait un sérieux problème de crédibilité de la police, a-t-il dit, affirmant n'avoir jamais vu ça depuis qu'il prend part à des rassemblements.

M. Dupuis-Déri accuse le policier d'avoir enfreint deux articles du Code de déontologie policière.

Article 5.5 : Le policier doit se comporter de manière à préserver la confiance et la considération que requiert sa fonction; notamment, le policier ne doit pas manquer de respect ou de politesse à l’égard d’une personne.

Article 6.2 : Le policier doit éviter toute forme d’abus d’autorité dans ses rapports avec le public; notamment, le policier ne doit pas faire des menaces, de l’intimidation ou du harcèlement.

Devoir de neutralité
Devant le comité de déontologie, l'avocate de M. Dupuis-Déri a longuement plaidé pour la neutralité de la police. Les policiers ne devraient pas se laisser influencer et modifier les interventions en fonction des apparences, a insisté Me Alexandrine Fontaine-Tardif. Ils doivent offrir les mêmes services à tous, peu importe l'opinion politique.

L'avocate a ajouté que tous les citoyens méritaient le même traitement. Pour moi, ce serait choquant de penser qu’en raison du positionnement politique, cette personne-là [...] aurait moins d’importance.

Des propos repris par M. Dupuis-Déri. La police a un devoir de réserve, d'apparence de neutralité; les agents ne doivent pas nous donner l'impression qu'ils sont là pour nous faire la guerre ou nous pourchasser. C'est malheureusement l'impression que ça donnait [avec l'affiche de Chuck Norris].

Concentré sur son travail
La plainte de Francis Dupuis-Déri visait au départ une dizaine d'agents qui se trouvaient à l'intérieur du fourgon. Après l'étude de la plainte par la Commissaire à la déontologie policière, seul un policier du Service de police de la Ville de Québec a été cité devant le comité.

Olivier Morin était responsable d'une équipe de quatre policiers responsables de procéder à des arrestations, le 8 juin. S'il n'est pas celui qui a imprimé et collé l'affiche, le plaignant croit qu'il avait la responsabilité de la retirer.

Or, dans son plaidoyer, M. Morin affirme qu'il était concentré sur son travail et qu'il n'a pas eu connaissance qu'une image de Chuck Norris était visible sur le véhicule. Pas plus qu'il n'aurait entendu M. Dupuis-Déri évoquer l'existence de cette affiche lors de l'arrestation du manifestant.

Il a aussi affirmé ne pas connaître Chuck Norris, étant trop jeune, et ne pas avoir vu le film Invasion U.S.A.. Des collègues de l'agent Morin ont cependant témoigné que l'icône du cinéma américain était un running gag chez certains membres du service de police, mais sans plus.

À cet égard, l'avocat Robert DeBlois considère que son utilisation dans la culture populaire, en référence à ses exploits et à son efficacité à dégommer des ennemis, renvoie à des bouffonneries, a-t-il plaidé au nom de son client.

Me DeBlois a aussi minimisé l'impact qu'a eu cette image sur les manifestants. À son avis, la réaction suscitée ne correspond pas à la définition d'intimidation au sens de crainte ou de peur, mais plutôt à une autre définition correspondant à une simple gêne.

L'avocat du policier a finalement qualifié Francis Dupuis-Déri de manifestant professionnel et a présenté en preuve des écrits critiques du professeur à l'endroit des policiers. Les témoins présentés par le plaignant avaient tous le même profil, a-t-il lancé au cours des plaidoiries.

La cause est maintenant prise en délibéré et une décision devrait être rendue par voie électronique au cours des prochaines semaines.

 

 

Source : Radio-Canada │ David Rémillard




Dernière mise-à-jour de l'article : Dimanche 02 mai 2021 à 07:42:35

Écrit par : Martin Ayotte



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