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Un héros de guerre québécois enfin honoré : Léo Major aura bientôt une rue à son nom à Québec

PHOTO COURTOISIE

Écrit par : Martin Ayotte

Il a capturé 93 soldats ennemis à lui seul ; libéré une ville néerlandaise sous le joug des Allemands ; tenu tête à des milliers de soldats ennemis avec une poignée de soldats en Corée : les faits d’armes du héros de guerre Léo Major, surnommé le « Rambo québécois » ou encore le « Fantôme borgne », commencent à être reconnus au Québec, alors qu’ils l’étaient déjà depuis plusieurs décennies... aux Pays-Bas.

Léo Major est le seul Canadien à avoir reçu la Médaille de conduite distinguée à deux reprises dans deux guerres différentes : la Deuxième Guerre mondiale et la Guerre de Corée, où il a combattu au sein du Régiment de la Chaudière, puis du Royal 22e Régiment.

Né le 23 janvier 1921 à Bedford au Massachusetts, de parents québécois, le sergent Léo Major grandit à Montréal durant la Grande Dépression. Il est décédé le 12 octobre 2008 à Longueuil.

Le 11 novembre prochain, jour du Souvenir, un tronçon de la route 371, proche de l’entrée de la base militaire de Valcartier, sera officiellement rebaptisé Route Léo-Major. Une rue portant son nom existe déjà dans la ville de Zwolle aux Pays-Bas, de laquelle il a été fait citoyen d’honneur.

Si ses exploits sont peu connus, c’est notamment parce qu’il était réticent à en parler et à s’en vanter. Ce n’est que des années plus tard que sa propre famille en aurait pris connaissance.

SEUL POUR LIBÉRER UNE VILLE

 
En 1940, Léo Major, 19 ans, s’enrôle dans l’armée canadienne. Durant la Deuxième Guerre, il perd l’œil gauche, mais insiste pour retourner sur le front, n’ayant besoin que de son œil droit comme tireur d’élite.

Aux Pays-Bas, en 1944, il fait prisonnier 93 soldats ennemis. Mais surtout, la ville de Zwolle se souvient de lui comme le « libérateur » qui a convaincu, avec de la ruse, les troupes allemandes de déguerpir. Dans la nuit du 13 au 14 avril 1945, Major était en mission de reconnaissance avec son ami Willy Arseneault, abattu. Continuant seul, il convainc un officier allemand que les Canadiens s’apprêtent à attaquer et mène plusieurs attaques seul faisant croire à la présence de plusieurs soldats. Il sera ensuite appuyé par la résistance. Les troupes ennemies ont ainsi quitté la ville de 50 000 habitants, sans qu’elle soit bombardée par les Alliés.

Durant la Guerre de Corée, en 1951, Major et une vingtaine de frères d’armes maintiennent une colline stratégique durant trois jours, malgré les attaques répétées de milliers de soldats ennemis.


UN HÉROS DISCRET

Selon l’un de ses fils, Daniel-Aimé Major, ce n’est qu’à partir des années 1970 que ses proches ont appris les exploits de son père, alors que 25 ans après la guerre, la ville de Zwolle l’avait invité pour honorer ses actions. « Là-bas, il est un héros national », raconte Luc Lépine, historien militaire et chargé de cours au Collège militaire royal de Saint-Jean, qui a écrit un ouvrage sur Léo Major.

« Ma mère lui a demandé : pourquoi tu m’en as jamais parlé ? Il lui a répondu : est-ce que tu m’aurais cru ? » relate Daniel-Aimé. Très fier de son père, il croit que le vétéran aurait peut-être été embarrassé par des éloges. « Je pense qu’il le méritait malgré son humilité. C’est peut-être une bougie d’allumage pour la reconnaissance des autres héros du Québec et même du Canada. »

Plusieurs vétérans sont réticents à parler de leur passé militaire. « Il y a des gens qui ne vont pas s’ouvrir, parce que les civils ne comprendront pas ce qu’ils ont vécu », explique Luc Lépine.

UN VÉRITABLE HUMANISTE

Pourquoi s’enrôler volontairement ? Son fils le décrit comme un humaniste. « Pour lui, ce qui était important, c’était la liberté des hommes et des femmes. »

Selon Luc Lépine, des raisons économiques et la situation familiale expliquent aussi la décision de s’enrôler en 1940. Pour la Guerre de Corée, l’armée souhaitait en inciter d’autres à emboîter le pas en recrutant un héros de guerre.

Son fils et des experts croient que M. Major a agi dans le feu de l’action et par nécessité. « Pour mon père, comme pour n’importe quelle personne qui a posé des gestes héroïques, ils les ont posés parce qu’ils le devaient, tout simplement », estime son fils.

« En connaissez-vous beaucoup des militaires qui vont à la guerre, qui perdent l’usage d’un œil et qui continuent à se battre ? » lance M. Lépine. « Il carburait à l’adrénaline. »

IL RÊVAIT DE FAIRE DES ÉTUDES

Son fils se souvient d’un homme avec de vastes connaissances. « Mon père a toujours rêvé de faire des études supérieures », raconte-t-il. Même s’il n’en a pas eu l’occasion, « c’était une encyclopédie vivante ».

Tous s’accordent pour dire que Léo Major était humble. « Il a toujours dit que sans ses frères d’armes, il n’aurait pas accompli ce qu’il a fait », souligne son fils.

On mentionne son leadership et qu’il était parfois porté à contester l’autorité. « Au moment où c’était important, il a pris le leadership et il a agi pour sauver des gens », commente M. Lépine au sujet de ses actions durant la Deuxième Guerre.

« Pour pouvoir tenir une position comme ça sous le feu ennemi, il faut des nerfs d’acier », fait valoir Serge Bernier, professeur d’histoire à l’UQAM, à propos de son action en Corée. « Ses hommes l’ont suivi, c’est important. »

Après être redescendu de la colline 355 en Corée, que Major et ses camarades ont maintenue pendant trois jours en repoussant plusieurs attaques, René Lévesque, qui était journaliste à l’époque, l’a approché pour avoir des commentaires. « Et mon père l’a envoyé promener », rigole M. Major fils, expliquant qu’il était fatigué et l’a référé à ses supérieurs à la place.

NOMBREUSES SÉQUELLES

 
Comme pour beaucoup de vétérans, la guerre a laissé des séquelles physiques, mais aussi psychologiques. « Léo Major souffrait de trouble (de stress) post-traumatique », mentionne Luc Lépine. « Il ne pouvait pas entendre de la musique d’accordéon, ça le faisait pleurer. Si on entendait des pétards, ça le mettait à l’envers. Il avait des cauchemars », relate-t-il.

« Il avait aussi un problème d’alcoolisme, mais il s’en est sorti » éventuellement. « Il a été blessé souvent. Il a souffert énormément, mais il a été très chanceux parce que 99 % des gens qui auraient fait ce qu’il a fait seraient morts », poursuit M. Lépine.

Selon Daniel-Aimé Major, son père, qui était tireur d’élite, a été durement affecté en apprenant que deux soldats allemands tués étaient adolescents. « Ça, il ne l’a pas pris, il a dit : “C’est pas normal de tuer des enfants”. » 

 

 

Source : Journal de Montréal │ Elsa Iskander




Dernière mise-à-jour de l'article : Dimanche 18 avril 2021 à 14:42:43

Écrit par : Martin Ayotte



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