Après plus de 60 ans de métier, Claude Dubois toujours solide

PHOTO COURTOISIE COLLECTION PERSONNELLE

Écrit par : Martin Ayotte

Claude Dubois a encore le feu sacré pour la scène. Un feu «inéteignable», jure-t-il, que plus de 60 ans de métier n’ont jamais affaibli, que ni la maladie ni la pandémie n’ont altéré. Une passion solide comme l’homme qu’elle habite.

Non, Claude Dubois ne se lassera jamais d’interpréter Comme un million de gens ou Si Dieu existe, assure-t-il lorsqu’on lui pose la question au téléphone, alors qu’il roule en voiture avec son agente.


«Souvent, les gens me demandent s’il y a une chanson que je suis tanné de faire, raconte Dubois. Et la réponse, c’est non! Quand tu es un interprète, c’est ta "job", de réinterpréter, de ré-imaginer la chose, sans arrêt. Même si la musique et les textes sont les mêmes depuis des décennies, la façon d’interpréter peut, elle, s’améliorer, changer, devenir dramatique, sensible, à fleur de peau... C’est ce qui est merveilleux d’être un interprète.»

«Plus qu’une compilation»

Le prétexte à cette rare entrevue du géant Dubois? La sortie récente du coffret intitulé Dubois solide, anthologie de 51 morceaux importants de son répertoire, réunis sur trois disques, célébrant le Claude Dubois de toutes les époques, garni de photos tout aussi intemporelles. Certaines croquées dans la Gaspésie des vacances de son enfance ou récemment en tournée.

Et son passage à Star Académie, dimanche, qui fera office de lancement pour cet opus de collection, et qui donnera l’occasion au chanteur de partager l’espace avec des gamins qui se sentiront peut-être comme lui, jadis, quand, intimidé, il a rencontré Félix Leclerc pour la première fois.

Dubois solide, le principal intéressé en parle la tête très haute. Il a hâte de présenter officiellement ce 48e joyau de sa discographie, qui contient «des générations», annonce-t-il fièrement, et qu’il estime être «plus qu’une compilation».

De En voyage à Bébé jajou la toune, en passant par Plein de tendresse, Tu peux pas, Femme de société, Besoin pour vivre et autres immortelles : pour fignoler Dubois solide, Claude Dubois a minutieusement réécouté la multitude de versions existantes de chacune de ses pièces. Et réalisé que des textes tels L’apocalypse, écrits il y a plus de 40 ans, réfèrent dangereusement à ce qu’on vit actuellement.



Sur l’album se retrouvent gravés certains enregistrements d’origine en format intimiste, de même que d’autres chansons livrées «dans des rencontres qui, par moments, frisaient les 100 000 personnes» jouant les choristes. Les pistes ont été passées au peigne fin d’un délicat traitement sonore, conférant à l’ensemble une sonorité analogue.

«On a choisi ce qui nous paraissait être le plus palpable, le plus touchant et le mieux créé. C’est fait intelligemment et ça fonctionne», indique Dubois.

En français!

L’objet constitue donc un pan de notre patrimoine musical et un joli cadeau pour n’importe quel admirateur de l’ancien enfant terrible.

«Quelles que soient les chansons connues de moi, tu vas les retrouver. Ce sont des chansons de la mémoire collective, qui ont touché le monde sur des décennies. Je ne dis pas que c’est l’histoire de ma vie; ce sont des histoires qui m’ont fait vivre, qui m’ont mis sur la planète, et qui m’ont mis en contact avec des milliers de personnes. Et c’est le travail que nous avons fait, tout du long, de trouver des rapports entre les êtres et les chansons. Parce qu’une chanson, pour moi, c’est un être, au pluriel ou au singulier».

Le tout, seulement en français, souligne avec une pointe d’orgueil celui qui a toujours refusé de chanter en anglais.

«Sauf une "toune" en italien, note-t-il. Absolument à l’inverse des cocos qui chantent tous en anglais! Les jeunes chantent en anglais, et les postes de radio jouent beaucoup, beaucoup de "tounes" en anglais. Moi, j’ai toujours cru à un Québec francophone. J’ai toujours cru qu’il fallait défendre le droit des francophones hors Québec, à travers tout le Canada, et qu’on était de la même famille.»


Pour l’instant, Claude Dubois préfère se «souvenir encore» que de cogiter du nouveau matériel.

«Je n’ai pas tellement le temps de chercher un sujet. Je pense que c’est plutôt le temps de se faire plaisir!»

«Debout»

Et la pandémie? Claude Dubois en subit les contrecoups comme tout le monde. Il avait un spectacle prévu le jeudi 12 mars 2020, quand le gouvernement a décrété la fermeture des salles et l’interdiction de rassemblements. Ses musiciens et ses techniciens, déjà rendus sur place, lui ont téléphoné pour lui intimer de rester chez lui. «C’est ce qu’on appelle se faire couper le sifflet!»

Il ne s’apitoie pas, alléguant que la planète entière est dans le même bateau. Que personne ne peut aller se cacher de la COVID nulle part. «Alors, je pense qu’il faut vivre ça debout», soutient-il sagement. En ces temps confinés, ironique de penser que la tournée qu’il promène à travers le Québec depuis 2017 s’intitule Dubois en liberté...

Son seul regret, dans cette année de repères égarés? Ces contacts perdus, ou à tout le moins reportés, avec un public qu’il respecte et aime au plus haut point. Il le répète à plusieurs reprises en cours d’entretien.

«On était dans une période, et ça durait depuis quelques années, où les salles étaient pleines, mais vraiment pleines à craquer. C’est touchant, et ça n’a rien à voir avec un "trip de star". Les gens sont là, ils sont intéressés à t’entendre. Ce sont des inconditionnels. Ça me touche, et ça me touchait avant aussi. On ne peut pas être insensible à un public qui chante. Les gens connaissent les mots, ils chantent les chansons avec moi. Il y a même du monde, dans la "gang", qui chante trop! (rires) Et moi, je trouve que c’est bien correct!»


En pleine forme

Côté santé, Claude Dubois se porte à merveille. Le cancer de la moelle osseuse qu’on lui a diagnostiqué en 2016 ne guérira jamais, mais notre guerrier a terminé ses traitements de chimiothérapie il y a environ deux ans. Il se soumet une prise de sang tous les trois mois, mais il le réitère avec vigueur : il va très, très bien.

«Le dommage qui a eu lieu est irréparable, mais ça s’est arrêté. Pour une fois qu’une chose qui s’arrête fait du bien!»

 

 

 

Source : Journal de Montréal │Marie-Josée Roy




Dernière mise-à-jour de l'article : Dimanche 28 février 2021 à 06:21:40

Écrit par : Martin Ayotte



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