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Un magasin général vieux de sept décennies fermera ses portes

Simon Dessureault | Agence QMI

Écrit par : Jocelyn Benoit

«C’est dur, c’est triste, ce magasin, c’est ma vie!» a lancé Jacques Bélisle lorsque l’Agence QMI l’a rencontré à son magasin général Bélisle & Fils, dans le quartier de Saint-Canut.

 

Son père, Aldeige Bélisle, avait acheté le magasin en 1943 et l’endroit fermera le 30 janvier, faute de relève.

«Il y avait tout à ce magasin et c’était indispensable pour les gens de Saint-Canut, s’est rappelé Guy Laurin, conseiller municipal du quartier durant 30 ans, entre 1987 et 2017. On regrette beaucoup qu’il soit obligé de fermer ses portes, mais sa famille vieillit.»

«On connaît tous les clients par leur prénom, c’est sûr que ça me fait quelque chose», a mentionné Robert Bélisle, 65 ans, qui a travaillé 50 ans avec son père Jacques et qui prendra aussi sa retraite.

Les deux filles de Jacques Bélisle ne pourront prendre la relève, car elles ne pourraient assumer la charge de travail à elles seules.

«Il y a des gens qui viennent nous voir uniquement pour nous dire qu’ils sont tristes que ça ferme, certains ont même pleuré», a raconté Sylvie, une des deux filles de Jacques Bélisle.

«On ne le réalise pas encore que ça va fermer parce qu’il y a toujours du monde, a ajouté son autre fille Francine. Mais on va le réaliser le 30.»

C’est le petit fils de Jacques Bélisle, Mathieu, qui a annoncé la fermeture du magasin général sur Facebook, dimanche dernier. Cette publication a généré plus de 500 réactions, 200 commentaires et une centaine de partages, des chiffres remarquables pour une communauté d’environ 10 000 habitants.

«Une autre partie de notre village qui s’éteint, désolant», a écrit en commentaire Mireille Laderoute.

«Saint-Canut ne sera jamais plus pareil avec votre départ», a de son côté publié Claude Maréchal.

 

«Vous avez été en 2003 la raison de mon achat de maison à Saint-Canut [...], a ajouté comme commentaire Marie-Claude Dubé. Nous cherchions un endroit calme, un village familial où il faisait bon vivre lentement.»

Et Mathieu Bélisle a pris soin d’imprimer les commentaires pour les donner à son grand-père.

«J’avais la larme à l’œil en lisant les commentaires», a exprimé Jacques Bélisle.

«C’était l’âme du village ce magasin, a de son côté affirmé Benoit Girard, client quasi quotidien depuis 22 ans rencontré sur place. Ce n’est pas juste un dépanneur, je viens y voir des amis et on peut faire la jasette ici.»

Jacques Bélisle a donc acheté le magasin de son père en 1960. Son père était banquier à Montréal lorsqu’il l'a acheté en 1943.

L’endroit mythique a été agrandi deux fois, alors qu’on y vendait du ciment, des clous, de la ferronnerie, des vêtements, des bottes de travail, des souliers pour femmes, du linge de bébé, de la vitre, des jouets, des chaudrons, de la tuyauterie, du prélart et même des cartouches de fusil.

«On vendait le gaz à 33 cents le gallon, pas le litre, le gallon!» a aussi dit M. Bélisle, alors que le magasin a eu une station d’essence jusqu’en 1970. Il y a également déjà eu un bureau de poste.

M. Bélisle se souvient aussi que les chemins étaient fermés l’hiver, alors que les routes d’accès ont seulement été construites il y a 45 ans.

«On allait à Saint-Jérôme avec des chevaux sur des routes en terre battue pour chercher la marchandise», se rappelle M. Bélisle, alors que les résidents serraient leur voiture quand il commençait à neiger.

 

«Je mesurais des pommes, des oranges, je travaillais tout le temps après la petite école, se souvient aussi l’homme qui va avoir 90 ans dans quatre mois. J’allais aussi porter les commandes en bicyclette.»

Différentes raisons expliquent la durée dans le temps de cette entreprise familiale, selon M. Bélisle.

«On est situés en face de l’église et il y avait beaucoup de messes à l’époque, les gens venaient faire leurs emplettes ici», a-t-il raconté, alors qu’il prépare encore ses commandes à la mitaine. Il devait aussi parfois faire crédit à des clients.

L’épicerie IGA et la compétition sont seulement arrivées dans le début des années 2000 à Saint-Canut, a de son côté ajouté son fils Robert.

«Et l’été, il y avait trois campings, donc ça marchait», a expliqué le futur retraité.

M. Bélisle a aussi eu différentes offres d’achat au cours des années.

«On veut toujours que je couvre financièrement», dit-il alors qu’il n’est pas intéressé par cette éventualité.

Il a cependant failli vendre les lieux il y a trois ans à un Montréalais au coût de 750 000$.

«Il m’a offert un gros prix, mais où je vais aller vivre, s’était dit M. Bélisle dont la maison est annexée au magasin et que les caméras de surveillance sont placées au-dessus de son téléviseur dans son salon. J’aimais mieux travailler au lieu d’avoir de l’argent.»

L’homme qui voulait acheter le magasin s’est essayé de nouveau un an plus tard, mais en vain.

Simon Dessureault | Agence QMI

 




Dernière mise-à-jour de l'article : Lundi 11 janvier 2021 à 00:45:11

Écrit par : Jocelyn Benoit



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